Les points chauds, qui prouvent la forte activité magmatique interne au globe terrestre, se caractérisent par du volcanisme intrusif, souvent en dehors de toute grande faille, à l’exception de l’Islande. « L’Islande constitue un cas particulier unique. Il s’agit ici d’un point chaud qui est venu s’injecter dans une dorsale océanique et y demeure. C’est une sorte de structure hybride dorsale – point chaud. A partir de là les phénomènes deviennent complexes et sont sans aucun doute à l’origine du fait que l’Islande est la région du monde dont l’activité volcanique est la plus grande », (Allègre, 1987, p. 38). Mais tous les géologues et géophysiciens n’établissent pas la même liste de volcans lorsqu’ils énumèrent les points chauds du globe. Ce type de volcanisme parvient à perforer, ou à recouvrir pour former un vaste plateau, toujours aux mêmes points de coordonnées géographiques (Hawaï, la Réunion, par exemple) des plaques (censées rigides, donc très solides sur toute leur étendue) mais en mouvement, et d’ailleurs indépendamment de leur lent ou « rapide » déplacement. « A ce jour, nous n’avons aucune théorie complète expliquant la répartition géographique des points chauds », (Allègre, 1987, p. 38). Dans la théorie classique, force est de constater qu’une plaque pourrait être temporairement découpée, en son centre, parfois sur une longueur de plusieurs milliers de kilomètres, avant que la fracture ne se cicatrise au fur et à mesure de son éloignement du lieu de l’éruption.
La composition tholéitique et la forte alcalinité de leur magma confirment une origine profonde distincte des cas de volcanisme traditionnel. La lave est normalement fluide, « le caractère explosif des éruptions est modéré mais pas nul » (Allègre, 1987, p. 38). Parfois, la chronologie des éruptions déroute : « dans la chaîne volcanique de Hawaï les premières laves sont des basaltes à olivine, puis elles alternent avec des andésites et des trachytes » (Lliboutry, 1998, p. 38). Les points chauds ont toujours posé des difficultés aux théories anciennes constatant le déplacement des plaques, et ils en posent autant aux théories plus originales qui proposent d’autres causes que les seuls mouvements de convection à la mobilité de la lithosphère : comment à de grandes profondeurs les roches (comme la péridotite), soumises à de très fortes pressions, pourraient-elles rester (ou redevenir) à l’état de fusion ? Il semble néanmoins acquis que « cette convection en cheminées complète à la fois les bilans de matière dans le manteau et le refroidissement thermique de la Terre », (Deparis & Legros, 2000, p. 559).
Bibliographie:
- ALLÈGRE Claude, 1987, Les fureurs de la terre, Paris, Odile Jacob, 253 p.
- DEPARIS Vincent, LEGROS Hilaire, 2000, Voyage à l’intérieur de la Terre. De la géographie antique à la géophysique moderne. Une histoire des idées, Paris, CNRS Éditions, 627 p.